Conférence à Ath sur les fouilles du site des Hâleurs
samedi 20 octobre 2018 | 15:00
Ath : Maison des Géants (rue de Pintamont)
Le Cercle royal d’Histoire et d’Archéologie d’Ath accueille à sa tribune Isabelle Deramaix, Solène Denis, Olivier Collette, Ivan Jadin, Anne-Lise Sadou et Martin Zeebroek pour une conférence qui intéressera particulièrement les Athois.
Depuis mai 2015, la Direction de l’Archéologie du Service public de Wallonie a entamé une opération de fouilles préventives préalablement au vaste projet immobilier des « Hâleurs » à Ath.

Cette intervention s’est déroulée en trois phases. La première a eu lieu en 2015 et a été dirigée par le service de l’archéologie du SPW en province de Hainaut. Elle a consisté en l’évaluation de 3,8 ha sur les 6,3 ha concernés par le projet et la fouille partielle du site.
La seconde a été confiée en 2016 à l’asbl Recherches et Prospections Archéologiques et a permis d’évaluer les parcelles non explorées en 2015. La troisième a été menée par l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique durant l’année 2017 pour terminer la fouille engagée en 2015.
Un vaste site daté du Néolithique ancien a été mis au jour. Il s’étend sur environ 1 ha et à, ce titre, il s’agira du plus grand village de cette période étudié dans la région d’Ath. En outre, il constitue le premier gisement établi le long du bras oriental du cours d’eau.
Tout comme le site d’Irchonwelz « Trau al Cauche », le gisement se situe à 150 m du ruisseau, sur un plateau en légère pente. Une couche de colluvions (0,30 à 0,40 m en moyenne) recouvre cette occupation. L’érosion est relativement importante par endroits et l’identification de bâtiments est rendue difficile. On dénombre toutefois l’emplacement d’au moins deux habitats. Près de 200 faits appartenant à cette période ont été recensés. Un premier examen du matériel met en évidence la coexistence sur le site des deux cultures du Néolithique ancien : Rubané et Groupe de Blicquy. Cette proximité est exceptionnelle car jusqu’à présent, les installations de ces deux groupes étaient distantes au minimum d’une centaine de mètres. L’étude complète du site permettra donc de mieux comprendre les relations entretenues par ces deux groupes néolithiques ; relations qui font débat de longue date dans la communauté scientifique tant belge que française.
L’autre apport des fouilles du site des « Hâleurs » est d’ordre plus historique pour la cité athoise. En effet, le lieu des découvertes se trouve à peine à 500 m du bourg primitif de la ville, appelé aujourd’hui « Vieux Ath », où une église était dédiée à saint Julien de Brioude dont le culte s’est développé à l’époque mérovingienne. L’autel de l’église est connu dès 1076 ; cependant plusieurs historiens attribuent une origine celtique au toponyme « Ath ». Outre l’occupation préhistorique importante qui témoignerait des « premiers habitants » de la ville, des fosses d’époque romaine ainsi que médiévale ont été repérées. De même un tronçon du chemin primitif menant d’Ath en direction de Chièvres et Mons a été identifié. Quelques indices indiqueraient que ce dernier a été emprunté dès l’époque romaine. Il y a donc une relative continuité d’occupation dans ce quartier depuis la période néolithique.
Enfin, plusieurs tranchées liées aux sièges que la ville a subis entre la fin du 17e siècle et le milieu du 18e siècle ont été mises au jour.
La conférence se tient à la Maison des Géants.