Souvent récompensée (Molière du meilleur spectacle jeune public et meilleur seul en scène aux Prix de la critique, en 2011), Michèle Nguyen sait, avec une admirable simplicité et une présence magnétique, rythmer son histoire, ménager ses effets, ciseler ses silences et doser l’émotion.

C’est une femme qui voudrait écrire la nuit quand tout le monde dort et qui sans cesse est interrompue par sa fille et par ses souvenirs. C’est aussi le processus alchimique qui transforme envers et contre tout ce quotidien en fiction. C’est surtout la présence d’un lien vivace qui se perpétue et se transmet par la magie de l’écriture.
En équilibre entre la réalité et la fiction, entre un retour et un départ parfois trop rapproché, “La Voyageuse” parle tout autant de la fragilité tenace d’une histoire qui s’écrit, que celle d’un enfant qui voudrait sa mère à ses côtés, que celle d’une fleur de rester en vie.

«Il m’arrive de penser que l’écriture est le dernier cadeau de ma mère. Le dernier et le plus précieux. Un moyen merveilleux de m’assurer de quoi gagner ma vie de ne plus jamais être seule. Une façon d’être là, de veiller sur moi beaucoup mieux qu’elle n’a pu le faire de son vivant.»

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